par Christophe Chauville
Julien Donada est cinéaste et photographe. Le fil conducteur de ses travaux : l’architecture, l’urbanisme, la ville, une ville qu’il nous montre : de manière décalée - Soudain la Grande Motte (2008), à travers un bâtiment spectaculaire - À Propos du Bunker - Le musée Guggenheim de Bilbao (2004) ou encore à travers l’architecture radicale - Les Visionnaires (2013).
L’espace urbain est pour lui un grand terrain de jeu, documentaire, photographique et fictionnel.
C’est autour d’une personnalité magnétique de comédien, celle de Daniel Duval, que se construit Beau rivage son premier long métrage. Toujours soucieux de filmer les architectures de façon singulière, Donada pose un cadre étouffant, catalysant les obsessions de son personnage, qui s’invente de toute pièce un passé. La résurgence d’un temps révolu, c’était du reste un motif résurgent de plusieurs des films courts du réalisateur, notamment À San Remo (2003), qu’interprétait déjà Duval.
Il a souvent été distingué dans le domaine du court depuis Un automne en Pologne, carnet de voyages consigné en 1996. Beau rivage s’enracine comme plusieurs de ses précédents projets dans le sud de la France. Et comme dans La part des choses (1999) ou Hôtel provençal, été 76 (2007), tous deux tournés dans sa ville natale d’Antibes, sa façon d’envisager le décor tourne le dos à toute esthétique de carte postale, générant une certaine étrangeté, sinon une inquiétude sourde.
Son documentaire L'étrange histoire d'une expérience urbaine autour de l'hôtel Pasteur à Rennes est à retrouver sur KuB !