La veille, il s’appelait Thomas Dahyot. Jeune, brun, il chantait dans les Madcaps, l’un des groupes de garage les plus feelgood du pays. Le lendemain, il s’est réveillé, les tempes blanchies, portant en lui un blues de tous les diables. Voilà : ce jour-là, il a fait connaissance avec Pepper White. D’abord, il y eut de longs mois d’abstinence où Thomas Dahyot pensait avoir raccroché les médiators définitivement. Mais l’accalmie ne fut que passagère, des notes sont venues remplir le vide qui s’était installé dans sa vie et ont donné naissance à dix chansons de The Lonely Tunes Of Pepper White. Les vieux amours du chanteur s’y retrouvent – la décontraction de JJ Cale, la pop du Velvet Underground de 69, le gospel profane de Nat King Cole, les crèves cœurs acoustiques du Ty Segall de Sleeper – ainsi que ses signatures de songwriter : les breaks toujours étonnants, le relief dans les arrangements, le soin apporté aux tempos. Et il y a le reste, l’ingrédient Pepper White. On l’entend dans ces tonalités qui n’exigeaient pas de chanter en voix de tête, l’omniprésence de ce piano dont il était tombé amoureux des touches, noires et blanches, comme ses cheveux. Voici les éléments, nouveaux et anciens qui font la musique de Pepper White. Car, comme il le dit lui-même : Pourquoi donc réinventer une bonne vieille recette qui se suffit à elle-même ? C’est comme le boeuf bourguignon : il suffit de la faire sienne en y mettant son grain de sel.
Retrouvez sur KuB son clip Lockdown réalisé par François Le Gouic.