Willy Ronis est né à Paris en 1910 dans une famille juive ayant fui les pogroms de l’Europe de l’Est. Bercé par la culture musicale de la famille, il ambitionne de faire de la musique son métier et de devenir violoniste. Mais le destin en décide autrement et, après avoir secondé son père malade au studio familial, il se lance comme photographe indépendant à la mort de ce dernier. Il commence alors les petits reportages photo et les illustrations pour Regards, l’Humanité et Plaisir de France. En 1941, pour échapper aux persécutions, il fuit en zone libre. Il y rencontre sa future femme, Marie-Anne Lansiaux, peintre et communiste engagée. Willy Ronis signifie par ailleurs sa solidarité avec la lutte ouvrière en réalisant de nombreux clichés de rassemblements politiques, et, durant toute sa carrière, il s’appliquera à mettre en lumière les laissés-pour-compte et les liens entre ses frères humains. La fin des années 1940 marque une période de reportages intense pour Willy, qui intègre l’agence Rapho puis publie en 1954 son livre Belleville Ménilmontant. Dans les années 1960 et 1970, le travail devient plus difficile pour Willy Ronis qui doit diversifier ses activités : photo de mode, de publicité, industrielle… Il finit par accepter un poste d’enseignant à Avignon. Mais, en 1979, il obtient le Grand Prix national des Arts et des Lettres, ce qui marque le début de 30 années de valorisation de son travail. Une première monographie, Photographies, sur le fil du hasard, est publié l’année suivante et il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1990. L’exposition qui lui est dédiée en 2005 à l’hôtel de ville de Paris attire plus de 500 000 visiteurs, un triomphe.
Il décède à Paris en 2009, à l’âge de 99 ans.
Une exposition au musée de Pont-Aven lui est consacrée du 4 février au 28 mai 2023.