Né dans les années 70 à Paris, Julien Oberlander construit ses films à partir d’un arrière-plan marqué par le rythme d’une routine urbaine et domestique. Ils traitent du quotidien, des gestes qui se répètent, du lieu familier où ils prennent place et de l’interaction entre les individus qui sont contraints par cet univers. Ses films visent à montrer comment les actes de notre quotidien façonnent notre individualité. De ce point de vue le documentaire Jours étranges fait le récit, à travers les répétitions d’un spectacle, d’un processus artistique qui permet à des individus de construire leur personnalité.
Julien Oberlander travaille actuellement avec un groupe d’adolescents d’un collège de banlieue parisienne avec qui il prépare un court métrage de fiction. J’ai souhaité mettre en place avec une dizaine de jeunes un travail d’écriture qui s’inspire de leur réalité. Ce scénario que nous construisons au fur et à mesure des séances est à la frontière du documentaire et de la fiction. Le versant documentaire c’est le territoire de la banlieue qui est incarné par ces jeunes de Clichy-sous-Bois. La fiction c’est le récit romancé d’une rencontre entre ces adolescents et un jeune réalisateur parisien qui les embarque dans la réalisation d’un film sur eux. Le film dans le film c’est la rencontre entre la fiction, avec les ambitions d’un réalisateur, et la réalité de jeunes de Clichy-sous-Bois. C’est l’histoire d’un rapprochement entre un homme à la curiosité parfois naive et des jeunes avides d’expériences.