Entre intimité et lyrisme maîtrisé, Marion Mayer trouve l’intensité avec simplicité. Sur scène où seul un batteur l’accompagne, elle tricote avec aisance et naturel des mélopées électriques, colorées par l’imaginaire d’une Americana fantasmée.
Sur ses deux premiers EP (Leave en 2014 et Together Alone l’année suivante), Marion Mayer épousait avec délicatesse les contours du folk Américain. D’une voix assurée et avec un grand sens mélodique, elle orchestrait des plans-séquences dans lesquels les fantômes de Nick Drake, Ricky Lee Jones ou Fleetwood Mac jouaient les figurants.
Cousine des romans de Jim Harrison ou des photos de Robert Adams, sa musique continue aujourd’hui de dépayser à la première écoute. Sans se départir de cette teinte West Coast qui marque sa singularité au sein d’une scène Indie-Folk française saturée d’élèves appliqués, elle emprunte aujourd’hui de nouvelles routes.
Comme elle, ses morceaux ont le cœur nomade et luttent contre toute forme de confort. Ainsi certaines ballades éthérées s’envolent progressivement et deviennent incantations psychédéliques sans jamais retoucher terre. Des titres qui se foutent de leur destination, jouissant des bourrasques comme des cassures harmoniques et qui montrent que pour Marion, seule compte la traversée.
Marion Mayer est à retrouver sur KuB sur les pages Into the Wall et Quand la mer monte.