Stojan Tešic est né à Užice en Yougoslavie (dans l’actuelle Serbie), en 1942 et est décédé en 1996. Jusqu’à ses quatorze ans, il fut élevé par sa mère et sa sœur en Yougoslavie, tandis que son père, lieutenant dans l’armée Yougoslave durant la seconde Guerre Mondiale est porté disparu. En son absence, Steve se crée un père mythique, héros de guerre, dont il raconte sans cesse les aventures.
En 1957, ils se rejoignent tous aux États-Unis, et l’adolescent de 14 ans (désormais appelé Steve Tesich) se retrouve dans le quartier est de la ville de Chicago. Il apprend rapidement la langue et, après le lycée, il obtient une bourse de lutteur à l’université d’Indiana. En 1960, après seulement trois années de retrouvailles un peu compliquées, Rade Tesich succombe d’une tumeur au cerveau, laissant son fils avec un vide existentiel qu'il explorera dans son œuvre, y compris dans Karoo.
À l’université, Tesich obtient un master de littérature russe et commence un doctorat à l’université de Columbia. Lorsqu’il découvre qu’il est doué pour l’écriture, il abandonne son doctorat pour devenir écrivain.
Il travaille notamment pour le théâtre et le cinéma. Sa première pièce, The Predators est produite et jouée à l’Académie américaine des arts dramatiques (1969). Il écrit également des scénarios : six d’entre eux sont portés à l’écran, dont Breaking Away (La Bande des quatre) récompensé d’un Oscar en 1979, ou encore Le Monde selon Garp.
Il publie son premier roman en 1982, Price, qui connaît un grand succès et est traduit en plusieurs langues. Le roman a d'ailleurs été adapté et mis en scène en 2017 par Rodolphe Dana, à voir sur KuB.
Quatorze ans plus tard, écrivain libre, il meurt au moment où son regard sur les États-Unis a changé du tout au tout — passé de l’utopiste rêveur qu’il était en arrivant à un critique amer et déçu — et son talent est parvenu enfin à maturité et s’incarne cruellement bien dans un livre unique et inoubliable, Karoo.