Place publique

(2022 - 10’)

Concarneau Cornouaille agglomération fait le pari de faire danser ses neuf communes avec la première édition du festival Cap Danse.

Cap danse est une invitation à s’immerger pleinement dans la danse pendant dix jours. Paysages ruraux ou maritimes, ville et villages, chaque spectacle in situ est une invitation à redécouvrir notre patrimoine, nos lieux de vie sous un jour nouveau. Cap danse, c’est un zoom sur la création artistique contemporaine : spectacles et ballets historiques revisités par des chorégraphes d’aujourd’hui, créations inspirées des danses traditionnelles d’ici et d’ailleurs, films, expositions, dj set, ateliers de pratique, ludothèque de la danse… Fruit d’une aventure collective conçue en complicité avec Concarneau Cornouaille agglomération, les neuf communes et les lieux culturels de l'agglo, le festival confirme aussi la présence de Danse à tous les étages sur le territoire. Depuis 1997, l’association porte en effet un projet de développement de la danse fondé sur l’humain et une promesse de transformation et d’émancipation. Toute l’année, des résidences et projets artistiques en lien avec les écoles et structures de l’agglomération sont organisés.

Pour cette première édition tous les spectacles ont affiché complet, ce qui présage d’un bel avenir pour l’événement.

Issues toutes deux de la danse contemporaine, Pauline Sonnic et Nolwenn Ferry, se rencontrent lors de leur formation au Centre national de danse contemporaine d’Angers. Au cours de cette formation riche en diversités culturelles, les jeunes danseuses venues de Bretagne s’interrogent sur leur héritage culturel. Pauline, 100% pur beurre et Nolwenn à demi-sel avec la Lorraine, ressentent le besoin, après deux ans de créations et de découvertes du patrimoine de la danse contemporaine, d’explorer le patrimoine culturel et traditionnel de la région. C’est en vivant l’expérience du Fest-Noz que Pauline Sonnic et Nolwenn Ferry décident de créer leur première pièce Tsef Zon(e). L’ambiance festive et conviviale de ces soirées insuffle aux deux danseuses le fil conducteur de la pièce : la rencontre, l’appréhension de l’autre, la prise de contact, la transmission, puis l’amusement, le partage, la transe. Il s’agit de retranscrire l’élan jovial et entraînant que produisent ces rencontres, ces partages de savoirs, cette joie d’être ensemble, mais aussi l’énergie salvatrice d’un héritage commun.

Sylvain Prunenec crée depuis 1995 des pièces chorégraphiques au sein de l’Association du 48. Ces créations l'amènent à collaborer avec des artistes de champs divers : le poète Anne-James Chaton, l’écrivain Mathieu Riboulet, les plasticiens Clédat & Petitpierre, le vocaliste-improvisateur Phil Minton. En 2019, il effectue une traversée du continent eurasien, de la pointe du Raz à l’île de Sakhaline en Russie extrême-orientale, au cours de laquelle des danses sont proposées sur des places publiques.

Actuellement artiste associé de Danse à tous les étages, il se rend dans les industries agroalimentaires de l’agglomération à la rencontre des ouvriers. De ces résidences immersives, il crée la matière de son futur spectacle, En rêve.

Olga Dukhovnaya est danseuse, chorégraphe et pédagogue d’origine ukrainienne, vivant en France. Diplômée de l’école de danse contemporaine de Bruxelles, elle développe d’abord ses projets à Moscou, puis obtient une maîtrise en danse à Angers. En 2022, elle imagine Swan Lake Solo dont l’enjeu est d’incarner avec une seule interprète l’ensemble des rôles du Lac des Cygnes. Avec joie, énergie, humour et virtuosité, elle nous emporte dans cet impossible défi. Sur une partition électronique du compositeur russe Anton Svetlichny, Olga Dukhovnaya décompose et recompose les figures du Lac des cygnes de façon radicale, utilisant les tensions, distorsions, canons et boucles répétées à l’infini. Un recyclage musical et chorégraphique inédit qui résonne avec la dimension politique et historique de ce ballet mythique dans les ex-pays de l’Est.

Danseur et chorégraphe franco-portugais, Filipe Lourenço débute sa pratique artistique en 1984 dans l’association Chant et danses du Maghreb. Il y pratique ces danses durant une quinzaine d’années avant d’enseigner lui-même au sein de l'association. En parallèle, il débute en 1988 sa pratique de musique arabo-andalouse, en jouant l'oud (luth arabe) au sein de l’orchestre El Albaycin pendant douze ans. En 1997, il entre au Centre national de danse contemporaine d’Angers, puis entame une collaboration avec le chorégraphe Olivier Bodin. En 2009, à son initiative, l’association Plan-K est fondée. En 2018, il crée son premier solo, Pulse(s), dans lequel il ravive le souvenir de ces danses (allaoui, touareg, algéroise…) souvent réduites à leur dimension folklorique, au cœur d’un dialogue ouvert avec le contemporain. L’articulation entre pulsations sonores et vibrations du corps fait de ce spectacle une pièce pulsatile, comme un retour aux sources, où l’on entend battre le pouls jusqu'à enivrer le monde.

Brigitte Trémelot, chorégraphe et danseuse contemporaine, et Denis Madeleine, danseur traditionnel breton, créent la compagnie Pied en sol en 1994 autour de l'idée de rencontrer l’autre dans sa différence. Avec leur spectacle La grande roue, ils rendent un hommage joyeux et créatif au rond de Saint-Vincent, une danse traditionnelle et communautaire du Pays de Redon. Accompagnés par le chant en live de Mathieu Hamon, les six danseurs et danseuses de La grande roue célèbrent la fête et chantent l’assemblée. Par cette réécriture contemporaine, la danse, portée par un chant profond, devient hypnotique, fédératrice et universelle.

FRANCE INFO >>> Comment expliquer le succès culturel et populaire des danses traditionnelles dans l’Ouest ?

OUEST FRANCE >>> Le musicien Gurvan Dréano et le danseur Anthony Prigent proposent le spectacle Galv an dañs, une création mêlant musique bretonne et électronique, danse contemporaine et danse bretonne.

OUEST FRANCE >>> Entretien avec les danseuses Pauline Sonnic et Nolwenn Ferry autour de leur attachement à la Bretagne et leur spectacle Tsef Zon(e).