Carmen à l’Opéra de Rennes
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Carmen forever
L'amour est enfant de bohème / Il n'a jamais jamais connu de loi
Si tu ne m'aimes pas je t'aime / Et si je t'aime prends garde à toi...L’air archi-connu de la habanera résiste à l’usure du temps pour peu qu’on la reconsidère avec attention. C’est ce qui s’est produit à l’opéra de Rennes en 2017 où le directeur Alain Surrans a réuni un très beau plateau pour un événement populaire misant sur l’ubiquité digitale. Des dorures de la salle à l’italienne aux faisceaux numériques, l’histoire de Carmen traverse le temps et l’espace pour se planter une fois encore dans nos cœurs.
La Carmen voulue par Claude Schnitzler, directeur musical, et Nicola Berloffa, metteur en scène, est une femme libre, et Don José un homme fragile, loin des clichés machistes. Ce sont des personnages plus complexes et nuancés qu’ils ont construit pour l’occasion, notamment grâce à une remarquable Julie Robard-Gendre dans le rôle-titre. Côté diffusion, le spectacle a largement débordé des murs de l’opéra pour se déployer sur les réseaux sociaux, les écrans web et les télévisions locales et régionale, auxquelles s'ajoutèrent vingt deux projections simultanées, en plein air, dans toute la Bretagne. Après ce bigbang du 8 juin 2017, les échos de cette savoureuse recréation se propageront longtemps encore, sur KuB.Complétez cette page avec Le Grand BaZH.art spécial Carmen à L'Opéra de Rennes.
LA GENÈSE
LA GENÈSE
Le casting
Comment re-présenter Carmen ? Alain Surrans partage sa vision sur ce pilier du répertoire , les ingrédients nécessaires pour réussir : choix d'un metteur en scène, choix d’une Carmen... et l’actualité de cet opéra-comique qui pour lui parle de l’émancipation des femmes.
La mise en scène
Oublier le texte pour se plonger dans la musique, c’est ce qu’a choisi Nicola Berloffa pour sa mise en scène. Entrevue en tête à tête, à propos de la psychologie des personnages, de ses aspirations et inspirations, sa manière de diriger les artistes…
La pensée musicale
Après avoir dirigé Carmen plus de deux cents fois, Claude Schnitzler, chef d’orchestre et directeur musical, est l’homme de la situation pour s’emparer de la mise en scène de Nicola Berloffa. Pour lui, cette œuvre déploie une « pensée musicale profonde » et « une efficacité dramatique » incomparables.
L'héroïne
Beaucoup de vitalité, d’engagement et une voix riche, c’est ce que recherchait Alain Surrans pour trouver la Carmen idéale. Jeu d’actrice, pas de danse et chant... Julie Robard-Gendre témoigne de son appropriation du personnage mythique.
La coach
Agnès Brunhoff, coach vocal et scénique, accompagne Julie Robard-Gendre dans sa préparation physique et psychologique de la Carmen. Véritable athlète lyrique, Julie doit suivre un entrainement et des répétitions rigoureuses pour incarner son personnage.
CARMEN EST UN MYTHE
CARMEN EST UN MYTHE
par Alain Surrans
Carmen est bien plus qu’un opéra, c’est le mythe de la femme libre qui bravera la mort plutôt que de renoncer à sa liberté. Le mythe d’une Espagne ardente et austère, vivante et fantasmée, exotique et pourtant si proche. Le mythe renouvelé des grandes passions méditerranéennes, de ces amours barbares, cruelles, dont l’intensité fascine. Le chef-d’œuvre de Bizet reste aujourd’hui le plus populaire des opéras du répertoire français. Présenter Carmen dans une maison d’opéra a toujours quelque chose d’une gageure tant les défis sont nombreux. Dans sa mise en scène, l’italien Nicola Berloffa les a tous relevés avec brio. Dans le théâtre de Saint-Gall où j’ai découvert sa conception de Carmen, j’ai été impressionné par son amour des personnages, par son respect des atmosphères si suggestives que crée la musique de Bizet, et aussi par la belle et ingénieuse scénographie de Rifail Ajdarpasic.
JULIE ROBARD-GENDRE
JULIE ROBARD-GENDRE
Julie Robard-Gendre commence ses études musicales au Conservatoire de Nantes où elle obtient ses prix de saxophone, flûte à bec, musique de chambre, de solfège et d’écriture.
Après avoir brillamment obtenu son prix de chant au CNSM de Paris, elle commence à chanter sur de nombreuses scènes françaises : Le Prince charmant (Cendrillon) à l’Opéra de Massy, Tisbe (La Cenerentola) au sein des opéras de Vichy, Reims et Avignon, Marcelline (L’Attaque du Moulin) à l’opéra de Metz et à Berne, Mercedes (Carmen) aux opéras d’Avignon et de Massy, Siebel (Faust) au Grand-théâtre de Tours, le Page (Rigoletto) aux Chorégies d’Orange, Meg Page (Falstaff) à l’Opéra-théâtre de Metz et Myrtale (Thaïs) à l’Opéra d’Avignon.
Ces dernières années ont été marquées par des prises de rôle importantes :
Elle interprète Hermia dans Les Caprices de Marianne (H. Sauguet) produit par le CFPL, ce qui la mènera pendant deux ans en tournée dans de nombreuses maisons d’opéra (Massy, Marseille, Rennes, Toulouse, Saint-Etienne, Bordeaux, Nice…). Tout récemment : Eugène Onéguine (Olga) à Nice, Nabucco à Nice et à Toulon, Carmen (rôle-titre) à l’Opéra de Rennes, Der Zwerg à l’Opéra de Lille et à l’Opéra de Rennes, Orphée et Eurydice de Gluck (rôle-titre) en Avignon, Amelia al ballo de Menotti à Metz, Les Huguenots à l’Opéra de Paris…
NICOLA BERLOFFA
NICOLA BERLOFFA
Né en Italie, en 1980, originaire de Cuneo (Piémont), Nicola Berloffa étudie la musique et particulièrement le violoncelle au Conservatoire de sa ville natale puis obtient un diplôme de régie théâtrale à l’Accademia d’Arte Drammatica Paolo Grassi de Milan, en 2005.
En décembre 2004, il est assistant à la mise en scène de Luca Ronconi pour l’opéra Europea Riconosciuta de Salieri, à la Scala de Milan.
Il aborde 2007 à l’Opéra de Toulon, aux côtés de David Livemore pour L’Elisir d’Amore. Il met en scène, assure la scénographe et réalise les costumes de Risveglio di Primavera, de Wedekind, au Teatro Toselli de Cuneo, et le mois suivant, signe la mise en scène d’Aspettando Sam, de Marina Bassani, au Teatro Selig de Turin. Il retrouve David Livemore en tant qu’assistant à la régie pour Daphne de Marco Da Galliano à Crémone et Florence. En septembre, à Venise, il met en scène l’opéra de Luca Mosca, Signor Goldoni.
CLAUDE SCHNITZLER
CLAUDE SCHNITZLER
C’est à l’Opéra du Rhin, où il entre comme chef de chant, que Claude Schnitzler va trouver le berceau privilégié où épanouir son talent. Il a en effet la chance d’être assistant d’Alain Lombard à la direction musicale. Il travaille ensuite avec l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg. Après une collaboration régulière avec l'Opéra de Paris, il prend la direction de l'Orchestre de la Ville de Rennes et cumule cette fonction avec celle de chef permanent de l'Opéra du Rhin. Puis il est nommé à la tête de l'Orchestre de Bretagne, qu’il élève à un niveau musical remarqué. Invité dans de nombreuses grandes maisons - Liceu de Barcelone, Fenice de Venise, la Monnaie à Bruxelles - il collabore régulièrement avec l’Opéra de Leipzig. Il s’y voit bientôt confier le répertoire français (Carmen, Manon, Roméo et Juliette...).
Il reçoit un accueil chaleureux à Vienne où sa Fiancée vendue et sa Chauve-Souris données au Volksoper sont tant appréciées que le Staatsoper le réclame à son tour pour Roméo et Juliette de Gounod, à l’occasion des débuts de Rolando Villazon. Salué par le public comme par la presse, qui parle d’un chef dans la lignée française de Pierre Monteux, il est immédiatement engagé pour la reprise de l’œuvre mais aussi, au fil des saisons, pour La Bohème, Les Contes d’Hoffmann, L’Elixir d’Amour, Manon et Carmen. Il a aujourd’hui de nombreux projets avec l’Opéra de Cologne. Claude Schnitzler cultive en parallèle un talent pour la musique légère, notamment française. Il a consacré à ce répertoire un concert au Festival d’Edimbourg avec le Scottish Chamber Orchestra, qui a reçu les louanges de la critique internationale. Parmi ses récents engagements on peut citer Carmen, Attila, Samson et Dalila, La Belle Hélène à Cologne, Cendrillon à Lille, Les Aventures du Roi Pausole de Honegger au Grand Théâtre de Genève. Claude Schnitzler collabore régulièrement avec l’Opéra de Rennes où il a dirigé, entre autres, Pénélope, Eugène Onéguine, Gwendoline, Le Vaisseau fantôme, Les Contes d’Hoffmann, Nabucco, La Walkyrie (version concertante) et Fortunio.
UNE FÊTE QUI APPARTIENT À TOUT LE MONDE
UNE FÊTE QUI APPARTIENT À TOUT LE MONDE
France Musique (13’) >>> Carmen, à l'affiche de l'Opéra de Rennes... et dans 22 villes en Bretagne sur le grand écran ! Événement de fin de saison lyrique... Interview de Julie Robard-Gendre
La Croix >>> En retransmettant Carmen sur les places de Bretagne, grâce aux technologies numériques de l’image et du son Alain Surrans, directeur de l’opéra de Rennes, et Rozenn Chambard, secrétaire générale, démocratisent l’art lyrique. Carmen représente ainsi, pour cet établissement en régie municipale, le point d’orgue de sa mission de décentralisation de l’opéra en région. Chaque année, nous allons dans cinq ou six villes, et au-devant des habitants des quartiers, des détenus, ou des personnes en situation de handicap, des personnes qui ne viendraient pas naturellement à l’opéra, souligne Rozenn Chambard.
Le Parisien >>> Sur la place bordée par la mairie et par l'opéra, assis à même le pavé ou debout, 6000 spectateurs ont suivi sur écran géant dans la soirée l'opéra dominée par la voix envoûtante de la mezzo-soprano Julie Robard-Gendre qui incarnait avec puissance une Carmen contemporaine. Des milliers d'autres assemblés ailleurs dans Rennes et d'autres villes bretonnes pouvaient suivre simultanément sur d'autres écrans géants.
Rennes, Ville et Métropole >>> Imaginons quelques milliers de personnes au rendez-vous de Carmen : dans l’écrin magnifique de l’opéra de Rennes, bien sûr ; mais aussi au grand air de la place de la Mairie, à l’occasion de la retransmission du concert en direct sur écran géant ; ou bien encore dans l’une des communes bretonnes parties prenantes de cette grande fête andalouse. Ou enfin, hypnotisé par la scène en train de se jouer sur l’écran d’une tablette numérique. Cela s’appelle un succès populaire…
20 minutes >>> C’est en 2009 que la première édition de l’opéra en plein air avait vu le jour, avec une représentation de Don Giovanni de Mozart. À l’époque, on se disait que l’opéra laissait trop de monde à la porte en raison du nombre de places réduit. On a donc décidé d’engager une grande politique d’ouverture et de démocratisation avec cet événement en point d’orgue. C’est aussi un moyen de se tourner vers d’autres publics, tout en essayant de casser certains clichés qui collent à l’opéra, souligne Rozenn Chambard.
France 3 Bretagne >>> Rozenn Chambard présente l'évènement dans le magazine 9:50
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