LA CHAISE NUMÉRO 14
Nous sommes près de Saint-Brieuc à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un commando de cinq maquisards déboule avec fracas devant l’auberge de Victor Salaün dans une jeep de l’armée américaine. On les appelle les nettoyeurs. Ces jeunes à l’esprit revanchard sont prompts à condamner tous ceux qui ont collaboré de près ou de loin avec les Allemands. Aujourd’hui, ils viennent tondre Maria ; celle qui a couché avec un lieutenant allemand, client de l’auberge. Antoine, le chef du commando prend cette mission particulièrement à cœur puisque Maria, son amour de jeunesse, s’est autrefois refusée à lui. Lorsqu’elle arrive dans la cour, vêtue de la robe blanche de fiançailles de sa mère morte en la mettant au monde le 5 mai 1922, en étalant comme un défi sa longue chevelure rousse flamboyante souvent méprisée par les vieilles bigotes, c’est une martyre et non une putain qui transfigure les yeux de l’assistance.
FABIENNE JUHEL
FABIENNE JUHEL
Fabienne Juhel a grandi dans la campagne bretonne près de Saint-Brieuc, au milieu des bois, entourée de plumes, d'animaux sauvages et de mégalithes.
Elle obtient son doctorat de Lettres en 1993 avec une thèse sur le poète des Amours jaunes, Tristan Corbière; publie des articles dans la revue Skol Vreizh.
En 1995, elle est nommée commissaire de l'exposition qui célèbre la naissance du poète, et est chargée, en 2006, du contenu du site officiel Tristan Corbière par la ville de Morlaix.
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