Woodstock breton
Fin des années 70, au terme d’une décennie de contestation populaire en Bretagne (Plogoff, le Joint français…), une bande de jeunes construit de toute pièce la version française du gros festival rock en milieu rural, le Woodstock finistérien : Élixir.
Le jour où les Clash sont venus chez nous est raconté par les fondateurs, avec nombre d’archives qui nous replongent dans l’époque, tant par les prestations scéniques que par la foule amassée dans les pâturages finistériens. Jérôme Bréhier et Gérard Pont trament le récit sans esquiver le crash financier qui conclura huit années d’entreprenariat culturel. Jean-Louis Aubert alors leader du groupe Téléphone se délecte de l’atmosphère de chaos qui règne dans les coulisses de l'édition athénienne du festival. Le succès breton d’Élixir a voulu s’exporter à Toulouse puis en Grèce, visant une prospérité qui a tourné au fiasco. Les Vieilles Charrues et les Trans Musicales prendront la relève.
ÉLIXIR, LE JOUR OÙ LES CLASH SONT VENUS CHEZ NOUS
ÉLIXIR, LE JOUR OÙ LES CLASH SONT VENUS CHEZ NOUS
de J Bréhier et G Pont (2017 - 81’)
1979, la France va connaître un bouleversement culturel majeur : la naissance de son premier festival de rock. Le pari fou d’une bande de potes qui se lance le défi de réunir les plus grandes stars, chez eux, au bout du bout de la Bretagne. Leonard Cohen, Les Clash, Depeche Mode, The Cure, Jimmy Cliff, America, Simple Minds, Murray Head, Stray Cats, Joe Cocker… Tous y sont passés. Mais comment ont-ils réussi là où tous avaient échoué auparavant ?
>>> un film produit par Gérard Pont, Gérard Lacroix - Morgane Prod
Élixir de jeunesse
Élixir de jeunesse
Avant les Vieilles Charrues ou les Trans Musicales, il y a eu Élixir. Créé à la fin des années 70 par de jeunes folkeux en pleine campagne bretonne, ce petit événement régional va transformer la scène musicale française. Avec peu de moyens mais beaucoup de débrouillardise et d’audace, ces jeunes Bretons parviennent à organiser plusieurs éditions en mettant à l’affiche des artistes tous plus attrayants les uns que les autres. Les premières années mettent à l’honneur des artistes de folk anglais, très populaires en Bretagne, mais aussi des musiciens locaux. Puis le festival prend de l’ampleur et gagne en renommée, jusqu’à devenir une référence, prescripteur de tendances musicales. Élixir est notamment le premier à proposer plusieurs scènes pour gagner du temps entre deux représentations et à programmer des concerts sur plusieurs jours. Élixir reste gravé dans les mémoires des artistes qui y ont participé et de leur public.
Rock in Athens and Bannalec
Rock in Athens and Bannalec
En 1984, l’équipe d’Élixir se disloque, certains déposent le nom Élixir et les autres sont contraints de poursuivre sous le nom de Rockscène.
Rockscène organise Rock in Athens en 1985 qui se conclut par un échec. Ils tentent une ultime édition l’été suivant. Cette fois, c’est la ville de Brest qui les accueille dans le stade Francis Le Blé. La municipalité tente alors de faire évoluer son image de ville de garnison : une semaine de fête est organisée autour de plusieurs petits festivals au cœur de la cité et Rockscène en constitue le point culminant. James Brown, Kid Créole, Siouxsie, The Damned, le duo Alain Souchon-Véronique Sanson… L’affiche est alléchante mais la sauce ne prend pas. Malgré quelques bons moments, la foule demeure clairsemée et, au terme de deux jours de concerts, il manque près de neuf mille festivaliers pour parvenir à un équilibre financier.
L’équipe d’Élixir essaye alors de récréer un festival, espérant profiter du passage en France d’UB 40, des Pretenders et de Simple Minds. Ils y parviennent en 87 à Bannalec. Mais la malchance joue aussi contre eux : entre problèmes techniques, désistements d’artistes, grèves des techniciens et performances bâclées, l’événement peine à faire le plein et le déficit s’élève à plus de 250 000 F. C’est la fin de l’aventure Élixir.
Gérard Pont
Gérard Pont
Gérard Pont est né en 1957 à Brest. Diplômé de l’École supérieure de commerce de Brest, il est d’abord directeur de la librairie Dialogues, puis producteur du festival Élixir. Il a une brève expérience de journaliste animateur à France 3 et de responsable de la communication pour Relais H, une enseigne du groupe Lagardère. En 1990, il fonde le groupe Morgane, spécialisé dans la captation de spectacles vivants ou la production d’émissions audiovisuelles. Depuis 2005, il est le directeur du festival des Francofolies.
Jérôme Bréhier
Jérôme Bréhier
Jérôme Bréhier est originaire de Caen. Il est diplômé de l’Université Polytechnique des Hauts-de-France. Il travaille pour la télévision française, pour Canal+ et Morgane Production, pour qui il réalise des documentaires et des sujets de magazine. En 2017, il réalise le documentaire Élixir, le jour où les Clash sont venus chez nous. Il vit aujourd’hui à Paris.
La folie d’Élixir
La folie d’Élixir
FRANCE INFO >>> L'esprit de Woodstock lentement éteint, Élixir n'a pas résisté. Mais cette folle aventure a fait de la Bretagne une terre d'accueil fabuleuse, aujourd'hui encore, pour les grands festivals.
LES INROCKUPTIBLES >>> C'est cette épopée, ce mélange de hasards et de choix, d'amateurisme et d'ambitions, de naïveté et de vision que raconte le livre Élixir, l'histoire du premier grand festival français.
LE TÉLÉGRAMME >>> Jean et Armelle Bouguennec, René Tréguer et Jean-Jacques Pouliquen faisaient partie de cette fougueuse équipe d’artisans. 40 ans après, c’est le plus naturellement du monde qu’on les compte parmi les fidèles bénévoles de la Fête du Bruit.
3 août 2022 22:15 - Yves
Quelle belle epoque, je m'en souviens parfaitement, cette belle scene avec le soleil qui se couchait derriere...on avait 20 ans et on croquait la vie a pleine dent.Des groupes de rock peu connus en France qui devinrent geants, les Cure, les Clash, Nina Hagen..merci a la Bretagne d'avoir exposer la France embourbee dans la chanson mievreuse a la musique d'Outre Manche.
13 août 2021 22:02 - exbrayat
c quand que vous remettez ça ? !!!!!!!!
9 août 2021 11:42 - Terki
Magnifique affiche j'aurais bien aimé voir the Clash
17 mars 2021 09:21 - Julie
Ohlala les Clash! Ça fait rêver...