Du son, du son, du son

Le festival de création sonore bRuissonnant naît de l’association entre L’Archipel, pôle culturel de Fouesnant, et l’artiste sonore Éric Thomas. Pendant deux jours, des adeptes du son – artistes sonores, musicien·ne·s et interprètes, audio-naturalistes... – occupent des espaces insolites de l’Archipel pour présenter leurs performances, concerts, installations et causeries, musique acoustique ou électronique, musiques composées ou musiques improvisées.
bRuissonant est un rendez-vous complice de Longueur d’ondes, festival de la radio et de l’écoute qui se déroule à Brest.
photos © Frédérique Giacomoni © Rowanna Turnbull

À la frontière entre arts plastiques et musique, le plasticien sonore Hughes Germain questionne les sons qui nous entourent. Diplômé des Beaux-Arts de Brest, son expérience du son est éclectique : expositions, créations pour pièces de théâtre ou de danse, installations in situ, concerts… Son travail l’a amené dans différents pays d’Afrique où il a collaboré avec des artistes burkinabés tels que le musicien Oua Anou Diarra et le chorégraphe Ousseni Sako, le dramaturge et metteur en scène Aristide Tarnagda et le danseur et chorégraphe Salia Sanou.

Pour Faso Nord, il a parcouru les territoires du nord du Burkina Faso et en a saisi leurs sonorités propres. Dans cette bande sahélienne, l’éloignement et l’environnement naturel imposent un mode de vie sans les outils modernes de la ville, hormis le téléphone. Le paysage sonore est défini par cette absence de machines et de sons urbains. Concrets ou abstraits, porteurs de sens ou purement musicaux, les sons du Sahel ont dans leur timbre la couleur du désert, cette rondeur caractéristique. Cette musique partage le paysage et la voix de cette zone aujourd’hui inaccessible.

Anne-Julie Rollet et Anne-Laure Pigache, artistes associées au sein des Harmoniques du Néon, créent des œuvres de musique électroacoustique et de poésie sonore, considérant la parole comme lieu d’interaction entre l’intime et le social, le langage comme événement sonore et musical. Elles mettent en scène la distorsion du langage et de l’écoute avec un intérêt pour le frottement avec le réel.

La pièce Le Bord de la bande se compose à partir de rencontres et de récits de cet audible intangible que les entendeur·ses de voix sont seul·es à percevoir et à pouvoir décrire. Ils et elles parlent de l’écoute dans tous les sens du terme. La pièce sonore est projetée via les ondes FM sur une quarantaine de petits postes radio, alignés pour constituer un mur de transistors. Le son se déplace à l’intérieur de ce mur en circulant via les différents postes. Seules leurs petites leds rouges ou vertes laissent une trace visuelle de ce déplacement.
Qu’est-ce que l’écoute ? Qu’est-ce que l’entente ? Confortablement installé au cœur du dispositif, le public est invité à interroger la frontière subjective entre l’audible et l’inaudible.

Éric Thomas est musicien guitariste, compositeur, improvisateur, programmateur artistique et créateur sonore. Ce passeur aux multiples facettes trouve naturellement sa place dans des projets à la frontière de plusieurs champs artistiques. Fouesnant : mes carnets sonores fait partie des œuvres commandées par l’Archipel. Pendant un an, il a arpenté et enregistré les sons de notre territoire : la nature, les activités humaines, les voix de ses habitants, le vent, la mer... En douze mouvements, comme les douze mois passés à enregistrer, Fouesnant, mes carnets sonores est un voyage, une cartographie sonore subjective de Fouesnant.

23,56 est la hauteur, en millimètres, des caractères typographiques français. Un caractère est une pièce de plomb ou de bois surmontée d’un signe typographique en relief qui s’imprime. Composé à partir des sons produits par les outils et les machines de l’imprimerie Bâtard à Nancy, 23'56 Détails typographiques et sonores est le fruit d’une collaboration entre Éric Thomas et Albert Marcœur.