Travailleurs de la mer

de Jean-Paul Mathelier (2017 - 26’)

À l’aube du siècle passé sur les côtes sud de Bretagne, la quête du poisson d’argent mobilise le monde ancestral de la pêche traditionnelle à la voile, jusqu’aux portes de l’âge industriel. Ce film s’adosse sur des images photographiques d’un autre temps, se glisse entre deux mondes et lève un peuple fantôme à notre rencontre.

>>> un film produit par Laurence Ansquer, Tita B

Prix du court métrage Festival international de films Pêcheurs du Monde

Hommes de misaine est exclusivement créé à partir de photographies. Les images fixes se suffisent à elles-mêmes, une économie de langage, nulle illusion de mouvements pour dramatiser la lecture, à peine des légers mouvements de caméra quand l'espace nous y invite. Embarquer le spectateur avec cela était un pari stimulant. Le sujet : les hommes de mer, ceux de la pêche traditionnelle. Un rendez-vous avec ces visages qui nous regardent droit dans les yeux. C'était hier, il y a un siècle et c'est maintenant dans un face à face qui remonte le temps. L'enchainement des images trace sa route dans la fluidité continue du texte qui le porte. La musique s'est inventée au fur et à mesure des maquettes. Je la voulais partie-prenante du film. Le guitariste joue en direct sur le film monté. Ce sont les images d'un seul auteur que je m'approprie, un même regard, celui du fondateur de l'Almanach du marin Breton, Jacques de Thézac.

Jean-Paul Mathelier, originaire de St Jacques de la Lande près de Rennes, fera un court détour par Paris pour suivre ses études l’École nationale du cinéma et de la photographie, il sera parallèlement stagiaire et assistant avec Peter Foldes, maître du cinéma d'animation expérimental.

De retour à la pointe de Bretagne, le monde maritime l'embarque très vite. Il fait ses premiers reportages photographiques en free-lance au grand large à bord d'un chalutier puis d'un thonier. Il rejoint plus tard la DR de Jeunesse et Sports, dans une mission d'éducation populaire à l'image, avec une dynamique de cinéma social et collectif en super-8 qui aboutira à la création de l'ACAV de St Cadou. Dans la suite de cette expérience et celle de sa collaboration avec Jean-Louis Le Tacon (cf: Bretonnerie pour Kodachrome), il poursuit une démarche de photographies et de films engagés produits avec les moyens du bord.

Ancien partenaire et collaborateur des festivals de Douarnenez, de St Cast et de Tregunc-Guingamp, il organisera des festivals de films de mer lors des grandes Fêtes maritimes de Bretagne. Il a également réalisé des vidéos dans le cadre associatif : Voiles au Travail, La vague à l'âme, etc.
Son film précédent, Le Rêveur éveillé, est un voyage dans l'univers du cinéaste d'animation Jean-François Laguionie (52 min, JPL Films, 2015).

Le fondateur des Abris du Marin fut un photographe amateur éclairé. Loin de se conformer à l’idéal esthétique et pictorialiste de son temps, il fut l’un des premiers à réaliser un travail photographique de longue haleine sur le monde maritime. Sa démarche photographique ne peut être dissociée de sa motivation première à construire une œuvre philanthropique d’essence catholique.
Après la création en 1899 de L’Almanach du marin breton, il mena une vaste opération de bienfaisance au service des marins. De 1900 à 1933, onze abris du marin furent construits sur la côte du Finistère et un dans le Morbihan. Jacques de Thézac voulait offrir aux marins-pêcheurs un gîte aux escales, un dispensaire mais aussi un foyer d’animation et de formation comme alternative conviviale aux bistrots et lutter ainsi contre l'alcoolisme des équipages.

LE TÉLÉGRAMME >>> Jacques de Thézac. Le protecteur des marins ; ce Breton d’adoption, un bourgeois catholique passionné de voile, prend conscience à la fin du XIXe siècle de la misère des marins-pêcheurs qu’il croise lors de ses croisières. Il décide alors de consacrer sa vie à l’amélioration des conditions d’existence des gens de mer.

AGORA VOX >>> En faisant construire leur nouveau bateau de ravitaillement en 1939 – le troisième Ar Zenith – sur le chantier naval Keraudren de Camaret, les Sénans (habitants de l’Île de Sein) Jean-Marie Menou, Martin Fouquet et Ambroise Spinec n’imaginaient pas le destin singulier qui attendait le dundee. Ar Zenith sera, le 21 juin 1940, incorporé dans la Royal Navy avant, quelques semaines plus tard, de passer sous la responsabilité des Forces Navales de la France Libre (FNFL).

FRANCE CULTURE >>> Au fil des ans et des luttes, des femmes marins ont gagné la reconnaissance de leur statut professionnel au même titre que les hommes. Nous embarquons à leurs côtés.