I want to go home
Le clip de Yann Cleary, également auteur de la chanson I want to go home est une évocation nostalgique de l’enfance comme îlot d’innocence où l’on peut se rassurer à bon compte, où un doudou peut encore faire barrage aux démons de la nuit. Un retour en arrière donc, pour retrouver cette consolation que l’âge adulte a rendu inaccessible, quand trop de lucidité rend le monde insupportable.
Pour illustrer ce propos, un plan unique, filmé en time-lapse et montré à reculons. Une assiette vide qui peu à peu se remplit et montre une composition enfantine. Belle métaphore du tout est consommé, chantée à la manière d’une comptine, conte cruel pour juguler nos peurs.
I WANT TO GO HOME de Y. Cleary et L. Perrudin
I WANT TO GO HOME de Y. Cleary et L. Perrudin
un clip réalisé par Yann Cleary (2019 - 3’)
Dans un univers de pop légère au parfum d’enfance, Yann Cleary raconte les angoisses qu’il se traîne depuis longtemps. La voix de Laura Perrudin et le son de sa harpe électrique accompagnent ce conte musical culinaire et champêtre.
Rentrer à la maison, revenir en arrière
Rentrer à la maison, revenir en arrière
par Yann Cleary
Enfant au Maroc, nous vivions avec ma mère et mon fidèle Paï, un panda en peluche noir et blanc, ainsi que Chinois, un panda en peluche jaune. J’avais des angoisses le soir en me couchant, persuadé que l’un des deux lits de ma chambre était infesté de calamars. Je mettais donc Chinois dans le lit aux calmars et me couchais avec Paï dans l’autre lit, pendant que les calamars déchiquetaient Chinois. J’aimerais revenir en arrière et arrêter de sacrifier Chinois aux calamars.
Plus tard, j’ai suivi l’amour jusqu’aux Pays-Bas, en République Tchèque et même au Japon, où j’ai vécu quelques années. Devenu people, j’apparaissais dans des publicités ou des émissions de télévision. Mais un jour, pour une histoire de visa, je suis arrêté et passe un mois dans un centre de rétention administrative alors que mon visage est placardé dans tout le Japon. J’avais tellement envie de rentrer à la maison.
I want to go home est né à Amsterdam en 2006,
alors que nous écrivions le premier album de notre duo Les figurants avec Alexandra Duvekot du groupe de rock néerlandais Blue Crime. Cette chanson me suit partout depuis, elle évolue au fil des époques de ma vie.
I want to go home est une valse au métronome composé de Sophie la Girafe, de klaxons poire et de flûte à coulisse. Laura Perrudin illumine la chambre d'enfant avec les étoiles filantes fluorescentes de sa harpe et les chœurs qui incarnent mon alter-égo féminin.
Yann Cleary
Yann Cleary
Auteur-compositeur-interprète franco-irlandais, l’Aixois Yann Cleary détonne en mêlant machines, instruments traditionnels et jouets musicaux. Ce protégé de Laurent Garnier s’amuse avec la pop sucrée et le folk sensible, lui insufflant sur scène des atours électroniques et une dimension ludique.
Après la traversée de nuit de la Corée du Nord avec The other side, Yann Cleary renoue avec la toy pop de ses débuts dans le titre I want to go home, co écrit avec Alexandra Duvekot et co-produit par Laura Perrudin.
Laura Perrudin
Laura Perrudin
Chanteuse et harpiste, compositrice, productrice et auteure, Laura Perrudin évolue en funambule sur les fils qui relient la pop à l'expérimental, la profondeur des grooves à l'onirique des textures hallucinatoires, le pictural au narratif, la spontanéité du live aux détails obsessionnels de ses productions électroniques. Remarquée en 2015 pour son premier album Impressions, elle revient en 2017 avec Poisons & antidotes. Prêtant sa voix singulière aux recherches et bidouillages électroniques qu'elle affectionne tant, Laura Perrudin compose un univers personnel très fort qui se matérialise à merveille lors de concerts surprenants où elle enfile la panoplie du parfait geek (laptop, pédales d'effet, looper multipistes). Nourrie par le jazz depuis l’enfance, Laura Perrudin étudie très tôt la musique classique puis s’intéresse aux musiques électroniques et traditionnelles, à la soul et au hiphop. Elle se forme auprès de nombreux musiciens de sa Bretagne natale avant que ses pas ne la portent vers d’autres rencontres à Paris ou à New York. Son instrument unique et conçu sur-mesure - la harpe chromatique électrique – lui permet de s'aventurer dans des univers sonores évoquant Amon Tobin, Björk, Portishead ou encore Flying Lotus aussi bien que sur les chemins sinueux des harmonies impressionnistes d'un Debussy, d'un Ravel ou d'un Wayne Shorter.
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