La régularisation

femme bus - je serai parmi les amandiers

C’est l’histoire triste et banale d’un couple qui se sépare, et de l'enfant au milieu. Mais à cela s’ajoute que cette famille est syrienne, réfugiée à Lorient, en attente de régularisation. Maysan, l'héroïne du film, est prise en tenaille dans cette double contrainte : adopter la France et divorcer de son époux. La réalisatrice Marie Le Floc’h se tient au plus près de cette femme dont l’impuissance à sauver la situation est poignante. Elle cherche une solution pour avoir une vie normale, après la fuite de son pays en guerre, et celle de son mari qui veut s’éloigner d’elle.

Je serai parmi les amandiers est un court métrage parfaitement maîtrisé, nominé aux César 2021, ce sont aussi les paroles d’une chanson arabe, point de ralliement que la femme propose à son mari pour tenter de retrouver le fil de leur vie commune.

FILM

JE SERAI PARMI LES AMANDIERS

de Marie Le Floc’h (2019 - 21’)

Un couple de Syriens, installés à Lorient avec leur fille, travaillent chez un mareyeur à Keroman, en attente de leur statut de réfugiés, gage d’un avenir apaisé et d’une intégration réussie. Mais le chemin est semé d’embûches.
>>> un film produit par les Films Grand Huit


Festivals
Nommé au César du meilleur film de court métrage 2021
Lauréats de nombreux festivals dont Grand Prix du court métrage au Cinemed de Montpellier / Grand Prix au Asiana Short Film Festival / Prix du jury au Molodist de Kiev

INTENTION

Que reste-t-il après la bataille ?

famille inquiète - je serai parmi les amandiers

Je souhaitais avant tout raconter une histoire intime, celle de la séparation d’un couple. Derrière le parcours de Maysan et Iyad, une question me travaillait : l’éclatement de la cellule familiale dans un paysage social où la permanence des relations semble de plus en plus précaire. Une question revient : qu’est-ce qui nous tient ensemble ? Pour cette famille, la situation décuple l’enjeu de la séparation. Leur exil aurait pu les réunir dans un destin commun, mais c'est là qu’éclate le noyau familial.


Je souhaitais explorer l’ambivalence de la décision administrative, pourtant positive, qui vient bouleverser le fragile équilibre de la famille. En obtenant leur statut de réfugiés, ce couple retombe dans le quotidien d’une vie où ce qui avait été un temps mis entre parenthèses refait surface. Ce qui les réunissait peut maintenant les séparer. Ce qui m’intéresse est donc bien cet après : ce qu’il reste après la bataille, après l’attente interminable, quand l’urgence retombe enfin. À l’euphorie de la bonne nouvelle succède le désarroi de Maysan devant Iyad, qui réactive la procédure qui les mènera à la séparation.

Dans leur situation fragile et précaire, Maysan se bat pour ce en quoi elle croit et fait le choix de transcender sa condition. Rien ne l’empêchera de lutter pour sauver la seule chose importante qui lui reste : sa famille.

Je serai parmi les amandiers a été tourné au port de Kéroman à Lorient, grâce à l’accueil du magasin de marée Le Chalut des deux ports et de tous les travailleurs du port, héros du quotidien. Dans ce lieu, espace de transit où nombre d’histoires d’hommes et de femmes se mêlent et s’entrecroisent, c’est le destin de Maysan et Iyad qui s’est peu à peu révélé.

BIOGRAPHIE

Marie Le Floc’h

Marie Le Floch

Marie Le Floc’h a grandi entre la Bretagne et le sud de la France. Durant ses études d’histoire à la Sorbonne, elle travaille sur plusieurs tournages, ce qui développe sa curiosité et sa passion pour le cinéma. Elle quitte l’université en 2010 pour intégrer l’Institut des arts de diffusion, une école de cinéma en Belgique. Elle y réalise notamment, avec Gabriel Pinto, Elena, un court métrage qui retrace le parcours d’une famille polonaise à Bruxelles. Celui-ci gagne plusieurs prix en festivals. Les herbes bruissent encore, son long métrage de fin d’études, est un film de fiction qui évoque, dans un tout autre contexte, une problématique déjà présente dans Elena : l’inversion des rôles dans la relation parents-enfants. Entre documentaire et fiction, elle développe plusieurs projets, tout en réalisant des films de commande ou travaillant sur des tournages, en casting ou assistanat à la réalisation.

REVUE DU WEB

Quasi documentaire

FRANCE 24 >>> Invitée de À l'affiche à l'approche des Césars, la réalisatrice Marie Le Floc'h parle de sa manière de diriger, de ses acteurs et de la signification du titre.

LE TÉLÉGRAMME >>> J’ai eu envie de revenir dans ce quartier et d’y tourner ce film, raconte la réalisatrice. J’étais attirée par le monde, plutôt éprouvant, des métiers liés à la mer et à la pêche, un milieu où j’ai temporairement travaillé. Je souhaitais parler du métier des fileteuses.

TÉLÉRAMA >>> Dans ce premier court métrage professionnel, Marie Le Floc’h traite d’une situation où l’intime reprend le pas sur l’urgence. Une mise en scène instinctive et tout aussi sensible se nourrit d’un geste quasi documentaire.

COMMENTAIRES

  • 21 février 2024 23:03 - A.P.

    On y croit, vraiment. C'est du cinema.

  • 3 avril 2021 15:37 - Mariama Mmadi Msa

    un bon film

  • 29 mars 2021 10:00 - Picard Christine

    Très beau film , tout en finesse .

  • 26 mars 2021 16:48 - CHEREL

    Très bon film

  • 24 mars 2021 11:59 - Bour

    Très beau

  • 23 mars 2021 10:30 - Mandart Armel

    Très beau film, d'une grande sensibilité. Merveilleux comédiens.

CRÉDITS

avec Jalal Altawil, Masa Zaher, Amal Alhamoud
réalisation Marie Le Floc'h
image
Olivier Boonjing

montage Christophe Evrad, Ingrid Simon
son
Pierre-Albert Vivet
musique
Tammam Al-Ramadan
décor Morgane Séré

coproduction Hélicotronc
avec le soutien de
la Communauté française de Belgique, la RTBF, la Région Bretagne, France 3, l'Adami, le CNC

Artistes cités sur cette page

Marie Le Floch

Marie Le Floc'h