Voir les gens
La photographe suisse Sabine Weiss revient en Bretagne, à 96 ans, pour y présenter une rétrospective, condensé d'une exposition conçue en 2018 pour le Jeu de Paume. Véritable force de la nature, elle évoque son passé de petite dame dans un monde d'hommes - le photojournalisme - où elle joua des coudes dès la fin des années 40.
Si son nom ne vous dit rien, certaines de ses photos sont forcément inscrites dans votre mémoire, aux côté de celles de Doisneau, Ronis, Cartier-Bresson, dont elle était proche.
Notre reportage au Kiosque de Vannes fait aussi la part belle au travail de préparation d'une telle expo. Entre la commissaire, le scénographe, l'éclairagiste et la représentante de l'artiste, c'est tout un travail de mise en perspective qui s'opère sous nos yeux, dévoilant par la même occasion les pans d'une œuvre qui aborde avec la même acuité la photo de rue ou de mode, le réel et l'artificiel.
RETROSPECTIVE SABINE WEISS
RETROSPECTIVE SABINE WEISS
(2020- 15)
Dans le cadre de sa programmation estivale, la Ville de Vannes accueille une rétrospective de l’œuvre de la photographe Sabine Weiss, l'occasion pour KuB de rencontrer la dernière représentante d'un courant de photographes humanistes, à Paris dans les années 40-50, dont les plus célèbres se nommaient Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau et Willy Ronis.
Sabine Weiss
Sabine Weiss
Née en 1924, Sabine Weber se dirige très tôt vers la photographie. En 1946, elle quitte Genève pour Paris et devient l’assistante de Willy Maywald, photographe allemand spécialisé dans la mode et les portraits. Au moment de son mariage avec le peintre américain Hugh Weiss en 1950, elle se lance comme photographe indépendante et fréquente le milieu des artistes d’après-guerre. Ceci l’amène à photographier de nombreux peintres et sculpteurs mais aussi des musiciens, écrivains et comédiens.
En 1952, Sabine Weiss rejoint l’agence Rapho. Son travail personnel est reconnu aux États-Unis où elle travaille pour le New York Times Magazine, Life, Newsweek, Vogue... Elle travaillera ainsi pour la presse illustrée française et internationale (Point de Vue, Images du Monde, Paris Match...) jusqu’aux années 2000, mais aussi pour des institutions et marques, enchaînant reportages, photos de mode, publicité, portraits de personnalités et sujets de société.
À la fin des années 1970,
son œuvre s'affiche dans les festivals et institutions pour la photographie humaniste, ce qui lui donne envie de reprendre un travail en noir et blanc. Elle développe alors, la soixantaine passée, une œuvre plus mélancolique et rythmée par des voyages en France et à l’étranger. Depuis lors, les hommages se multiplient, contribuant à l’aura d’une photographe indépendante et vive, sensible à l’être humain et à sa vie quotidienne.
Capter le bon moment
Capter le bon moment
FRANCE INTER >>> Pour moi, une vie de photographe, c'est un siècle de vie, parce que je vais presque avoir un siècle (...). J'ai fait de tout : beaucoup de publicité, du reportage, de la mode, des enfants, des morts..., raconte-t-elle. Pour autant, elle ne se dit pas artiste : Je ne crée rien ! Je suis simplement un témoin de ce que je vois.
FRANCE CULTURE >>> Sabine Weiss refuse l'étiquette d'artiste. Pour elle, la photographie ne doit pas consister en une recherche du beau, mais plutôt en une approche directe, simple des images. Des images qui documentent le monde qui l'entoure et qu'elle aime à penser lisibles. C'est cette philosophie qui fait de Sabine Weiss un membre éminent de ce qu'on appelle la photographie humaniste (avec Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson, Willy Ronis...), un courant racontant l’optimisme de la France de l'après-guerre, qui retrouve foi en l'homme. Voici une série en 5 épisodes pour découvrir la photographe suisse.
TÉLÉRAMA >>> En interwiew, Sabine Weiss raconte la photographie après-guerre, le courant humaniste. Et regrette une innocence perdue, le temps où la vie était dans la rue et facile à immortaliser.
FRANCE INFO >>> Sabine Weiss, dernière grande figure du courant de la photographie française humaniste, a fait don au Centre Pompidou de 80 tirages d'époque des années d'après-guerre. Des images issues de ses archives, souvent inédites, qui illustrent son travail dans les rues des villes, à New York, Moscou et surtout à Paris.
OUEST FRANCE >>> Elle est connue à travers le monde, qu’elle s’est efforcée d’immortaliser. Portraits, moments de vie, illustrations, Sabine Weiss est une artiste à part, dont la longévité et l’œuvre sont les témoins d’une femme sensible aux autres.
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