Sous les radars

un clip réalisé par Émeric Guémas (2023 - 4’29)

par Émeric Guémas

Mai 2020, Covid-19, saison 1, premier déconfinement, c’est la délivrance, l’heure du grand bol d’air. Je mets mes chaussures, j’enfile mon short et redécouvre avec plaisir des chemins bien connus. C’est le matin, il fait beau. Sur un sentier traversant des champs partiellement ombragé par une rangée d’arbres, j’admire le tournoiement d’une buse dans le ciel au-dessus de ma tête. Elle pousse des cris. Je dois la déranger mais mon passage sera bref. Je n’ai jamais vu de buse en vol aussi proche de moi. Quelle chance, comme celle d’observer un chevreuil tout proche, d’apercevoir le panache d’un écureuil ou un renard, voir décoller un héron ou sautiller un pic vert…

Soudain, sans que je m’y attende, un poids percute ma tête et fait tomber ma casquette. La buse m’a attaqué ! Elle revient sur moi en criant, scène hitchcockienne. J’accélère, elle ne me poursuit pas davantage, je l’entends au loin. J’ai eu peur un instant mais cette aventure a surtout forcé mon admiration pour ces animaux sauvages qui coexistent avec l’homme colonisateur du moindre espace. Le rapace en période de nidification avait protégé ses petits envers et contre tout.
Lorsque j’ai découvert, deux mois plus tard, la chanson Sous les radars, les paroles ont réveillé le souvenir de cet épisode. Mon interprétation du morceau est devenue une ode à la coexistence entre la faune terrestre et l’homme, entre prédateur et proie, c’est pourquoi, dans le clip, le rapace oscille entre force et vulnérabilité, basculant de la vision du prédateur, en plongée, à celle de la proie, en contre-plongée.

Fontaine Wallace est un groupe de musique fondé à Paris en 2014, puisant son inspiration dans la pop et dans la chanson à texte. Leur nom de scène est inspiré des célèbres fontaines Wallace, les fontaines vertes installées un peu partout dans Paris et qui sont perçues comme un emblème de la ville. La sonorité, entre français et anglais, a fini de convaincre les membres du groupe, Nicolas Falez au chant, Cécile Berguery à la basse et Fabrice de Battista au clavier.
Ils sortent leur premier album, Fontaine Wallace, en 2018, puis Le Projet en 2021.

Émeric Guémas est né à Saint-Brieuc en 1976. Il se forme au graphisme à l’ENSAD Paris et à l’école Boulle. Installé à Rennes depuis 2000, il collabore trois ans au sein de l’atelier Lieux communs avant de s’associer avec le photographe Yann Peucat en fondant l’atelier Puzzle en 2005. S’y succèdent petits et grands projets associatifs, institutionnels et culturels. Émeric Guémas est également membre, depuis 2011, de l’atelier de gravure et de sérigraphie rennais L’Imprimerie, affilié au collectif Le Marché Noir. Il y pratique la sérigraphie, et y développe tout particulièrement son projet personnel d’illustration Sous la tour. Il participe aux expositions montées par le collectif. Cette pratique nourrit le travail de commande graphique, avec pour quête de s’échapper dès que possible de la contrainte de l’outil numérique.
Par ailleurs, il s’attèle depuis quelques années à animer ce travail, notamment grâce à la création de clips. Il a ainsi réalisé La Neige de l’année dernière et Sous les radars du groupe Fontaine Wallace.

BUZZ ON WEB >>> Interview de Nicolas Falez et Ludovic Morillon à propos de la création du groupe Fontaine Wallace et de la sortie de leur premier album.

POP NEWS >>> Nicolas Falez, le créateur du groupe Fontaine Wallace, se prête à l’exercice du track by track et décrypte les dix chansons du deuxième album du groupe, Le projet.

SECTION 26 >>> Retour sur le parcours de Nicolas Falez, de Superflu à Fontaine Wallace.