Reconnu mineur

de Marion Boé (2024 - 68’)

Depuis vingt ans, Mélanie accueille dans son cabinet d’avocate des mineurs non accompagnés et tente de les aider dans la jungle de la justice française. Elle cherche à réparer les injustices que subissent ces jeunes migrants déjà traumatisés par un long exil. Et quand la justice ne fait plus son travail, c’est en citoyenne engagée qu’elle les prend sous son aile et poursuit son combat.

>>> un film produit par Sylvie Plunian - Les Films de la pluie

Sélections festivals :

• Étonnants Voyageurs
• Images de Migrations - Festival Jean Rouch
• Résistances
• Festival Prendre place – Regards sans frontières
• Festival Festisol - Festival des Solidarités
• Festival Hors-Circuits

par Marion Boé

Mon intérêt pour le sort des mineurs non accompagnés date de quelques années déjà. En apprenant que des directives mettaient à l'abri les jeunes migrants, je m'étais réjouie qu’ils soient pris en charge de manière quasi automatique, protégés par l'Aide sociale à l'enfance. J'ai vite perdu de ma naïveté, en voyant le nombre de ces mineurs exploser, et en constatant qu’ils étaient de plus en plus parqués dans des hôtels, livrés à eux-mêmes. J'ai alors rencontré des associations et des militants, cherchant un point de départ au film que je voulais faire, jusqu’au jour où on m’a parlé d’une avocate, Mélanie Le Verger, qui s'occupe de défendre ces jeunes depuis près de 20 ans. Quand je la rencontre, ce qui me touche, c'est son côté humain. Malgré l’aspect administratif de sa fonction, je la sens habitée par l'envie de réparer les carences de l'État et d'aider ces jeunes dont personne ne veut. Au fil de nos échanges, elle m’aide à mieux prendre conscience des aspects politiques et juridiques et de leurs répercussions importantes sur la vie des jeunes. Alors qu’ils devraient être aidés selon la loi, ils se retrouvent bien souvent en situation de maltraitance, confrontés à des démarches souvent ubuesques, parfois indignes.
À travers l’histoire de Mélanie, j’ai voulu souligner l’importance du rôle des avocats et des associations dans l’accompagnement de ces jeunes face à une Administration qu’ils ne comprennent pas. Un véritable combat de fond, à renouveler sans cesse. Et si mon film provoque un élan solidaire chez les spectateurs, alors il n’aura pas été vain.

Née en 1983 à Quimper, Marion Boé fait des études d’audiovisuel à Valenciennes en vue de réaliser des documentaires. Après ses études, elle s’installe à Paris où elle devient monteuse. En 2008, elle réalise son premier documentaire, La Cité des abeilles, coproduit par France 3 Ouest et diffusé dans de nombreux festivals (Étonnants Voyageurs, Rencontres de Mellionnec, Festival de Douarnenez). De retour en Bretagne en 2015, elle continue le montage puis revient à la réalisation en 2018, avec Wendy, dans le cadre de l'atelier des Portraits de Mellionnec. En 2020, elle entame la réalisation de Un pays de papier. Marion Boé aime raconter des histoires humaines et engagées, des aventures collectives et solidaires portées par des personnalités touchantes.

OUEST FRANCE >>> Le soutien aux plus vulnérables chevillé au corps, l’avocate militante rennaise Mélanie Le Verger se bat inlassablement depuis 2005, à Rennes, pour la prise en charge des mineurs non accompagnés, qui ont fui leur pays au péril de leur vie.

FRANCE BLEU >>> Mélanie Le Verger, l'avocate rennaise qui a inspiré le documentaire Un pays de papier.

UNICEF >>> Un rapport publié par l’UNICEF France révèle qu’en raison de nombreux obstacles administratifs, juridiques et budgétaires, le droit à la scolarisation des mineurs non accompagnés présents sur le territoire français est gravement entravé.

VIE PUBLIQUE >>> Mineurs étrangers non accompagnés : un dispositif de prise en charge saturé ?